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Des chantiers indésirables

Dimanche en l’espace de cette seule journée, les habitants de deux quartiers de la commune de Skikda ont opposé, directement, leur veto pour empêcher la mise en place des chantiers de deux projets. La première fronde a eu lieu à Ben M’hidi, cité balnéaire dépendant de l’APC de Skikda.

Dans cette agglomération, des habitants ont remarqué l’implantation d’un important chantier. Etonnés, ils se sont alors rapprochés des ouvriers pour connaître la nature du projet. Voici ce que nous en dit un habitant de Ben M’hidi: «Ils nous ont informés qu’ils allaient réaliser une nouvelle canalisation des eaux pluviales qui s’étend sur plus de 300 mètres linéaires. On a tenté par la suite d’informer le chef de cette entreprise que ces lieux disposaient déjà d’une canalisation des eaux usée et pluviales et que la mise en place de ce genre de chantier allait défigurer les lieux et incommoder les habitants d’autant plus que la saison des pluies est déjà là. Nous ne comprenions pas le fait d’engager un projet alors que le besoin ne s’en fait pas sentir.

On aurait aimé que l’APC engage plutôt des travaux sur la canalisation des eaux usées qui déverse ses eaux nauséabondes devant le portail du lycée depuis plus d’un mois.» Les habitants, en colère, se sont par la suite dirigés vers l’annexe des services techniques communaux de Ben M’hidi pour demander plus d’explications. «A notre grand étonnement, personne n’était au courant de ce projet, ni le délégué de l’APC ni le responsable technique. Ce dernier a d’ailleurs appelé le P/APC qui lui a ordonné de tout entreprendre pour arrêter le chantier avant qu’il ne défigure les routes réhabilitées il y a moins de deux années seulement», poursuit notre interlocuteur. Informés, les gendarmes se sont alors dirigés vers le chantier pour demander l’arrêt des travaux.

Pour le moment, le chantier est à l’arrêt, mais une question mérite néanmoins d’être posée: comment se fait-il qu’à Skikda, en 2012, des responsables directs ne soient même pas au courant de projets engagés dans leur propre juridiction ?

Laissons Ben M’hidi à ses énigmes et revenons au Mont-Plaisant. Dans ce quartier, en plein cœur de la ville, une intervention citoyenne, presque similaire a eu lieu. Dans ces lieux, les habitants, à la vue d’engins qui commençaient à investir les lieux, se sont mobilisés pour barricader la rue pour signifier leur refus de voir le chantier s’implanter. L’un des habitants témoigne: «Nous ne sommes pas contre la réfection de cette route mais plutôt contre le maquillage qu’on allait faire.»

Il explique: «C’est trop facile de déverser le bitume et de réhabiliter cette chaussée qui en a bien besoin au fait, mais avant de faire ce travail, il fallait d’abord colmater les multiples fuites d’eau potable qui caractérisent ce tronçon depuis des lustres. Nous refusons qu’on réhabilite une route qui ne tiendra pas plus d’une année. Ce sera du gaspillage caractérisé de l’argent public.» En dépit des multiples tentatives d’appel «à la raison» des autorités communales envers les habitants, ces derniers ont campé sur leur position en maintenant: «Pas de réhabilitation du réseau d’AEP, pas de réhabilitation de la route.» Ces deux exemples, qui restent à méditer, témoignent en fait d’un sursaut de citoyenneté. Ils démontrent aussi que les précipitations dernières de l’APC pour rattraper le temps perdu, ne dupaient en fait pas le citoyen. On ne peut pas faire en trois mois ce qu’on a raté en cinq ans. Qu’on se le répète.                                                                                                                                                   Khider

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Les écrits et les photos sont de Khider Ouahab ©.

Toute reproduction interdite.

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